Par conséquent, tous les pays exerçant un contrôle sur Internet ont leur cyberdissidents. Nous avons selectioné un exemple parmi tant d'autres: la Russie. Les médias traditionnels étant sous le contrôle du Kremlin, il ne reste que la toile pour un bon nombre de partisans de la liberté d'expression. En général, ces dissidents contestent les décisions du pouvoir en place, ou soutiennent l'opposition.
Malheureusement, bien que les dissidents dans le monde soient nombreux, les moyens de faire pressions sur le gouvernement sont maigres: les pétitions, les vidéos cachées et les faibles messages publiés sont parfois les seuls moyens de contestation. Une solution consisterait pour le dissident à délocaliser ses serveurs hors du pays de la contestation. La loi du pays ne s'appliquant pas, le gouvernement ne peut par conséquent pas fermer le site concerné et obtenir des informations sur l'auteur des articles.
Certains groupes anti-gouvernementaux font circuler des informations censurées par les médias traditionnels, des vidéos mettant en cause Poutine, Medvedev et leur politique.
Par exemple, durant l'éléction qui a vu Medvedev gagner, un blog a diffusé une video filmée par téléphone portable qui montrait deux responsables d'un bureau de vote de St Pétersbourg en train de remplir une urne avec de nombreux bulletins de votes.
Cette victoire de Medvedev, utilisateur régulier d'Internet, a eu pour effet de renforcer le contrôle de l'état russe sur le Net. Avant son arrivée au pouvoir, le gouvernement et toutes les équipes de Vladimir Poutine, prédécesseur de Medvedev, étaient d'après Garry Kasparov, un des plus farouches opposants au pouvoir en place, des "analphabètes informatiques". La dissidence s'en retrouve étouffée progressivement, les dirigeants russes ont compris qu'il ne fallait pas agir comme la Chine, ils se contentent de noyer Internet avec leurs propres sites de propagande. Les cyberdissidents sont donc en quelque sorte en liberté surveillée lorsqu'ils sont sur le Net.
Précisons enfin que Reporters sans Frontières a publié cette année encore un petit guide du bloggeur et du cyberdissident sur Internet.
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